Comprendre le burn-out, pour ne pas le confondre avec une addiction au travail ou avec la dépression.
Définition du Burn-out
Le burnout se traduit par un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d'un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) rattache spécifiquement le burn-out à un stress chronique lié au travail. Il précise d’ailleurs que c’est “un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès”.
Burn-out ou dépression ?
La dépression et le burn-out sont souvent confondus, de par leurs symptômes proches mais également en raison des idées fausses qui tendent à se propager sur ces 2 problèmes de santé.
La dépression est une maladie tandis que le burn-out n’est pas une pathologie à proprement parler ; il n’est pas répertorié dans le Manuel Américain des Troubles Mentaux (DSM). Dépression et burn-out doivent être bien différenciés : une personne souffrant de burn-out n’est pas nécessairement dépressive, et ce qui l’affecte repose principalement sur des causes professionnelles.
Chez une personne dépressive, l’origine est plus diffuse et n’est pas forcément d’origine professionnelle. Les pensées négatives concernent différentes sphères : professionnelle, familiale, personnelle…
Les symptômes du burn-out et de la dépression sont en revanche assez proches : perte du plaisir et de l’envie de faire des choses, fatigue, baisse de la concentration et de la mémoire, troubles somatiques (troubles alimentaires, du sommeil, de la libido, hypertension…).
Quels sont les symptômes du burn-out ?
Le burn-out se caractérise selon trois axes :
Un épuisement psychologique, physique et émotionnel et une incapacité à retrouver de l’énergie. La simple idée d’aller au travail devient alors insupportable.
La dépersonnalisation : la personne va mettre en place un mécanisme de protection qui consiste à se détacher émotionnellement des personnes qu’elle côtoie. Elle va devenir indifférente et cynique à l’égard de ses collègues, clients ou patients.
Une perte du sentiment d’accomplissement personnel : le travail a perdu tout son sens et la personne doute à la fois de son efficacité et de ses compétences.
Au fil de ces 3 étapes, apparaissent généralement une multitude de symptômes qui affectent la personne faisant un burn-out.
Les signes cliniques discrets :
Troubles cognitifs (de l’attention, concentration, mémoire, etc.)
Diminution de l’efficacité
Absentéisme
Fatigabilité et déni de la surcharge de travail
Puis, les symptômes cliniques perceptibles :
Troubles du sommeil avec une irritabilité
Labilité émotionnelle et perte de plaisir
Troubles digestifs et infections virales à répétition
Développement de conduites addictives (alcool, cocaïne, etc.)
Enfin, la phase d’état caractérisée par :
Un état d’émoussement des affects et cynisme
Un sentiment d’impuissance et un vécu d’échec
Un vécu d’usure et de repli sur soi
Il n’est pas facile de déterminer si une personne est devenue addict au travail («workaholic») ou présente juste un profil de « gros travailleur ».
Les spécialistes de la médecine du travail s’accordent néanmoins sur trois signes caractéristiques orientant vers ce diagnostic d’addiction au travail :
le sujet « workaholic » travaille énormément et consacre la plupart de son temps et de son énergie à son activité professionnelle
il ne le fait pas par obligation de l’un de ses supérieurs ou parce qu’il a besoin d’argent, mais plutôt suite à une motivation interne, une conviction ou une vocation
il ne prend pas plaisir à travailler, l’enthousiasme a laissé la place à une véritable addiction dont il est prisonnier au détriment de toute autre activité
Sur le plan évolutif, trois stades successifs peuvent être décrits :
le premier stade correspond à un allongement progressif du temps consacré au travail, associé à une réticence croissante à bénéficier de ses congés
le deuxième stade correspond à un surinvestissement dans le travail et à la survenue des premiers signes de retentissement négatif sur le plan personnel (stress, troubles du sommeil, fatigue) ou familial, avec un évitement de plus en plus marqué des moments de loisirs
le troisième stade aboutit à des répercussions :
physiques (céphalées, fatigue importante, troubles cardio-vasculaires, …)
psychologiques (émoussements des affects, sentiment de dévalorisation, symptômes dépressifs…)
et in fine, le risque de développer un épuisement professionnel ou « Burn-out ».
La difficulté essentielle est alors d’arriver à différencier, dans ces situations, les causes des conséquences. La conduite addictive par exemple, est-elle la résultante d’un état d’épuisement professionnel ? Ou à l’inverse, l’épuisement professionnel et les divers dysfonctionnements au poste de travail ne sont-ils pas corrélés à cette stratégie individuelle de compensation reposant sur la consommation de produits ?
L’épuisement professionnel peut alors être envisagé comme une comorbidité à la conduite addictive. Le burn-out est alors à l’épuisement professionnel ce que l’overdose est à l’héroïne : un seuil critique tant pour le salarié que pour l’entreprise. Ainsi, la complexité et la prévalence des conduites addictives en milieu professionnel nécessitent d’étudier la corrélation éventuelle entre la durée du temps de travail, comme indicateur de pénibilité, et la conduite addictive en tant que telle.
Le burn-out, également nommé syndrome d’épuisement professionnel, est un état de stress chronique lié au milieu professionnel ; il a été détecté au départ, au sein des catégories professionnelles dites « aidantes » (travailleurs sociaux, travailleurs médicaux…).
Cette pathologie, qui peut avoir de lourdes conséquences sur le bien-être et l’intégrité physique du patient, nécessite un diagnostic le plus précoce possible. En effet, comme pour bon nombre de troubles psychologiques et de pathologies psychiatriques, le burn-out se soigne avec un rétablissement complet, et les risques d’événements graves (tels qu’une tentative de suicide) diminuent avec la précocité du diagnostic et de la prise en charge.
Actuellement, le syndrome de surmenage professionnel est traité en clinique psychiatrique lorsque la sévérité des troubles impose dans un premier temps un soin avec hospitalisation.
Le recours aux soins est trop souvent tardif. Le sujet a souvent honte d’avouer sa fatigue et sa détresse, et ose encore moins demander de l’assistance, de peur d’être jugé « hors course ». La performance et l’endurance affichées sont, par ailleurs, valorisées dans les conceptions actuelles du travail.
Néanmoins, pour faire face et sortir du burn-out, il est très important d'en parler dans un premier temps à son médecin traitant ou tout autre professionnel de santé qui pourra aider et orienter le patient, notamment en l’invitant à consulter un médecin psychiatre. Au sein de son travail, échanger à ce sujet avec son supérieur hiérarchique peut souvent permettre de mettre en évidence sa souffrance.
Le réseau de cliniques spécialisées emeis peut vous accompagner avec une approche personnalisée :
Innover dans la prévention du burn-out, c’est développer des dispositifs d’évaluation et de diagnostic, faciles d’accès et ouverts à tous.
Le changement à opérer repose sur une approche positive de la psychiatrie afin d’éviter aux sujets de se contraindre à masquer leur détresse.
Il existe néanmoins des solutions à déployer au sein des entreprises, pour permettre de repérer plus efficacement et plus précocement les sujets à risque :
accès libre et anonyme à une assistance psychologique pour les personnels d’une entreprise,
visite médicale annuelle pour l’ensemble des équipes dirigeantes,
valorisation de la démarche de suivi volontaire des professionnels.
Innover dans la prévention du burn-out repose essentiellement sur des évolutions sociétales (perception négative de la psychiatrie) et des dispositifs de suivi solidement implantés dans la culture managériale des entreprises.
CAUSES
Chaque contexte professionnel et personnel est unique. Toutefois, on désigne généralement 3 facteurs menant au burn-out et dont la réunion est particulièrement néfaste :
Une charge de travail mal évaluée, notamment une surcharge. Néanmoins, se retrouver sans mission est également très délétère.
L’absence de « latitude décisionnelle », c’est-à-dire un manque d’autonomie, de marge de manœuvre pour atteindre ses objectifs, l’impossibilité de choisir les moyens et l’organisation déployés pour réaliser sa fonction.
le manque de soutien, aussi bien celui de ses collègues que celui de sa hiérarchie.
D’autres facteurs, internes ou externes, peuvent également mener au burn-out : une organisation du travail inadéquate, le manque de communication, des locaux ou du matériel peu ergonomiques, un contexte professionnel dangereux qui requiert une vigilance constante, une situation de harcèlement moral, le manque de reconnaissance et l’incapacité chronique à dire non.
Le repos seul n’améliore pas le burn out. L’éloignement temporaire de l’environnement professionnel apaise les symptômes. Cependant, l’épuisement se réinstalle rapidement avec la reprise du travail si les conditions professionnelles ne sont pas modifiées.
TRAITEMENTS ET PRISES EN CHARGE
Le traitement du burn-out repose essentiellement sur une approche cognitivo-comportementale. La première étape est que la personne concernée prenne conscience de son trouble et accepte de se faire prendre en charge. Ce passage obligé n’est cependant pas toujours évident, en particulier lorsque le comportement est sous-tendu par des difficultés relationnelles et/ou familiales, et correspond alors à un comportement d’évitement, source de bénéfices secondaires.
Traitement du burn out
Le traitement du burn-out met l’accent sur la nécessité, en pareille situation, de rompre avec l’environnement habituel et les stimulations stressantes.
La prise en charge psychiatrique est ajustée de façon individuelle et en fonction des troubles éventuellement associés (dépression, troubles du sommeil, addictions, troubles anxieux). L’hospitalisation, lorsqu’elle est proposée, permet d’emblée une mise à distance avec l’environnement professionnel.
Les 4 objectifs de l’hospitalisation
Repos et mise à distance avec des stimulations
Prise en charge des symptômes (tels que humeur dépressive, insomnie, anxiété, etc…)
Compréhension des circonstances de survenue du burn-out, réflexion sur l’activité professionnelle et les conditions de travail
Elaboration de stratégies permettant la reprise professionnelle et la prévention d’un nouveau syndrome d’épuisement professionnel.
Apprendre la gestion du stress
Techniques d’affirmation de soi (savoir dire non…), de relaxation et de restructuration cognitive
Technique de méditation pleine conscience
Psychothérapie cognitive et comportementale
Groupes d’entraide
Différentes approches proposées dans la prise en charge de l’addiction au travail
Après une évaluation des comportements au travail et une identification des différents facteurs favorisants, la thérapie a pour but d’apprendre à résister à la compulsion en adoptant des stratégies comportementales favorisant la reprise d’une vie normale caractérisée par une réduction du temps et de l’investissement au travail et la reprise d’activités de loisirs.
Une fois que la personne est libérée de son addiction au travail, il a été montré qu’elle récupère une meilleure efficacité au travail, tout en consacrant beaucoup moins de temps à son activité́ professionnelle.